Pour chaque nouvelle œuvre acquise par le Frac, se déroule le même rituel : passer devant l’objectif et être photographiée sous toutes ses coutures. Clic. Clac. Immortalisée.

Un numéro de référencement unique lui est attribué. Car on a besoin d’ordre et de méthode dans une collection ! Une notice extrêmement précise – et précieuse ! – rappelle ses mensurations, les matériaux qui la composent, sa date de création. Les œuvres sont ensuite soigneusement emballées dans des caisses de bois, fabriquées sur mesure par l’équipe régie. Un seul credo : que l’œuvre puisse traverser les âges, et partir en voyage. 

Interview de Karen Tanguy, responsable du pôle collection et diffusion, et de Cristian Tyas, régisseur au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA

Pour cela, il faut jouer la carte de la conservation préventive, ce travail scientifique fait de toutes ces petites attentions pour éviter qu’elle ne s’abîme : veiller au taux d’humidité de la pièce, l’isoler de la lumière, porter des gants ou pratiquer l’anoxie, ce drôle de procédé « de mise sous vide » qui lutte contre les insectes. Malgré toutes ces précautions, les pièces – nomades, déballées, remballées – s’altèrent. Alors, vient le temps de l’intervention pour réparer les dégâts : un restaurateur, tel un chirurgien, vient opérer avec minutie. C’est ce qu’on appelle la conservation curative.

Beaucoup plus rarement, c’est toute la collection qui est passée en revue dans une grande opération de récolement, sorte de contrôle technique XXL de toutes les œuvres. Un travail titanesque, que le Frac a engagé avant le déménagement à la MÉCA. Alors, rien de grave docteur ? Non ! La collection se porte bien et a encore de beaux jours devant elle.